Mot du CCE: Les milieux humides, des écosystèmes essentiels à préserver

07/03/2025

Le 2 février marquait le 4e anniversaire de la Journée mondiale des zones humides sous l'égide de l'Unesco. Cette initiative vise à sensibiliser le public aux menaces qui pèsent sur ces écosystèmes indispensables. Essentiels à l'équilibre environnemental et à la lutte contre les changements climatiques, ils couvrent une part significative de notre territoire.

Les milieux humides constituent des habitats de transition entre le milieu aquatique où l'eau circule en permanence et la terre ferme. Le ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, les définit comme des « sites saturés d'eau ou inondés pendant une période suffisamment longue pour influencer la nature du sol ou la composition de la végétation ». Ils incluent notamment les étangs, les marécages, les marais et les tourbières (voir photo).

Source : afsq.org/fr/trouver-de-linformation-1/les-milieux-humides

Ces écosystèmes remplissent des fonctions essentielles tant pour la nature que pour les populations :

  • Un rôle majeur dans la protection de la biodiversité : Ils abritent une faune et une flore exceptionnelles, servant de refuge, de nourricerie et de site de reproduction à de nombreuses espèces.
  • Un rôle protecteur contre les inondations : Ces milieux agissent comme des éponges naturelles, absorbant l'excédent d'eau en cas de fortes précipitations, limitant ainsi les risques d'inondation que le changement climatique tend à intensifier.
  • Une contribution essentielle à la qualité de l'eau : Ils filtrent les polluants, protégeant ainsi les nappes phréatiques et préviennent l'érosion des sols et des rives.
  • Un levier dans la lutte contre les changements climatiques : Les tourbières, en particulier, capturent et stockent le carbone, réduisant ainsi les émissions de gaz à effet de serre.

Des menaces persistantes, une protection renforcée

Historiquement perçus comme des terres improductives, les milieux humides ont été intensivement drainés et comblés pour favoriser l'agriculture et l'expansion urbaine. Au point qu'au cours des deux derniers siècles, le Canada a perdu près de 70 % de ces milieux, bien qu'il abrite encore un quart des zones humides mondiales[1].

Aujourd'hui, ces écosystèmes restent menacés par l'urbanisation et l'agriculture intensive. Toutefois, une meilleure reconnaissance de leur valeur écologique, couplée à des réglementations de plus en plus strictes, contribue à leur protection. adopté en 2015 par la municipalité de Lac Supérieur prévoit ainsi une protection renforcée des milieux humides de notre territoire dont les principales mesures sont :

À l'échelle locale, le règlement de zonage 2015-560, qui renforce la protection des milieux humides sur le territoire. Parmi les principales mesures :

  • Protection des milieux humides fermés (non adjacents à un lac ou un cours d'eau): une bande de préservation d'une profondeur minimale de 10 mètres doit être maintenue à l'état naturel, où toute construction ou intervention susceptible de modifier le milieu est interdite, à quelques exceptions près (article 336 du règlement 2015-560).
  • Protection des milieux humides attenants aux cours d'eau et lacs : ces zones sont soumises à la réglementation sur la protection des lacs et des cours d'eau, à cet effet une bande riveraine d'une profondeur minimale variant entre 10 et 15 mètres, en fonction de la pente de la rive, doit être maintenue à l'état naturel, toute construction ou modification de la végétation y est prohibé, sauf dans les cas prévus aux articles 307, 309 et 312 du règlement de zonage 2015-560.

De son côté, la MRC des Laurentides a adopté en 2022 un Plan régional des milieux humides et hydriques (PRMHH) qui répond à une obligation de la loi sur l'eau de 2017. Ce plan se définit autour d'un objectif provincial « d'aucune perte nette » et vise à conserver, restaurer ou créer de nouveaux milieux humides et hydriques pour compenser les pertes et maintenir les fonctions écologiques essentielles qu'ils procurent.

8,6% du territoire de la MRC

Selon la cartographie détaillée des milieux humides de la MRC des Laurentides[2], la MRC recense à l'heure actuelle 17 946 milieux humides couvrant 22 960 hectares, soit 8,6% du territoire. La majorité (69 %) de ces milieux occupent une superficie inférieure à 1 hectare. En termes de répartition, les tourbières dominent (54%), suivies des marécages (30 %) et des étangs (13%). Les marais, moins communs dans la région, ne représentant que 1% de la superficie des milieux humides de la MRC.

Plus de la moitié de ces écosystèmes subissent une pression anthropique (humaine) plus ou moins importante. Les infrastructures routières, les activités récréatives (sentiers de VTT, randonnée, golf, etc.) et le développement résidentiel aux abords desquels ces milieux sont implantés menacent en effet directement leur intégrité.

Une bonne nouvelle: Dans 80 % des cas, l'impact de ces activités demeure pour l'instant nul ou faible !

[1] canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/services/indicateurs-environnementaux/etendue-milieux-humides.html

[2] Canards Illimités Canada et le ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. 2020. Cartographie détaillée des milieux humides, MRC des Laurentides, phase 3 - Rapport technique. 42 pages.